Journal de Lansan - Mai 2015

Peuple de Lansan, êtes-vous bien certain que vous savez tout des agissements de notre gouvernement bien aimé ? Si vous habitez à la campagne, vous n'êtes pas sans savoir que vos voisins ou peut-être même vos proches ont été affectés par d'étranges symptômes ces dernières semaines. Si notre chef d'Etat a communiqué à ce sujet en parlant de "fièvre printanière", l'avez-vous cru pour autant ? Votre journaliste préféré a enquêté à ce sujet. Et ses découvertes l'ont laissé sans voix.

Qui pourrait soupçonner le scandale qui se cache derrière cette soit-disant fièvre ? En effet, je sais de source sûre que des paysans ont été soignés avec des médicaments périmés. Trouvez-vous cela normal ? Certains sont morts du manque de considération du gouvernement qui, au lieu de soigner sa population, préfère placer l'argent de votre dur labeur dans des infrastructures et sûrement des projets tenus secrets. Voilà la question que nous sommes en droit de nous poser : un cinéma vaut-il mieux que notre santé ? Divertir les citoyens ne leur rendra pas leurs proches. Des villages ont été ravagés mais à aucun moment notre Dictateur n'a présenté d'excuses. Encore faudrait-il qu'il reconnaisse ses torts plutôt que d'étouffer l'affaire...

Mais ce n'est pas tout. J'accuse un peu vite le gouvernement, je dois bien le reconnaître. Il est en effet possible que sa politique n'y soit pour rien. Au cours de mon enquête, je suis tombé sur une information tout aussi choquante. A Dalis, l'hôpital connaît des pertes inexpliquées ; je ne parle ici pas de personnes, mais bien de stock. Des médicaments disparaissent dans les réserves. Qu'est-ce que cela signifie ? Quelqu'un, ou plusieurs personnes, se servent allègrement dans l'arrière-boutique. Alors est-ce que ces deux affaires ont un lien ? Ceux qui dérobent nos remèdes les ont-ils distribués aux paysans ? Il ne fait aucun doute en tout cas que le personnel de l'hôpital a intérêt à bien se tenir. Le gouvernement, en apprenant cela, voudra certainement venir faire un tour dans les locaux... Restez sur vos gardes, qui que vous soyez.